Vous avez choisi d’être accueilli chez vos grands-parents, eux qui vous ont toujours compris. Même dans le passé, quand ils n’osaient rien dire, les regards ne trompaient pas, c’est comme si à travers leurs yeux, vous pouviez analyser tout votre malheur ainsi que toute votre souffrance. Vous les sentiez impuissants et vous saviez que cette impuissance par rapport à vos parents les rendait eux-mêmes très malheureux. C’est comme si vous viviez votre malheur avec eux. Dans un sens, vous étiez heureux dans ce malheur grâce à eux puisque vous n’étiez pas tout seul, vous vous sentiez dans un sens épaulé… Mais tout au fond de vous, bien au fond de vous, vous culpabilisiez de les mettre dans votre malheur, d’être la cause de leurs malheurs. Ce sentiment de culpabilité, mélangé à cette envie de soutien, vous rendait égoïste puisque, égoïstement, vous le saviez, vous préfériez les faire souffrir mais être compris. Et quand vous osiez, ne serait-ce qu’une seule seconde, penser à cette idée, vous tombiez encore plus dans cette boucle infernale qu’est votre souffrance. Un être, un seul était censé souffrir et c’était vous. Comment pouviez-vous faire souffrir deux autres êtres, qui étaient chers à vos yeux ? Vous vous sentiez toujours redevable envers eux.
Cependant, vous êtes là, chez les deux personnes qui vous comprennent le plus. Sans juger, ils sont là, simplement. Et vous, chez vous, c’est ici. Vous vous sentez vous tout simplement. Ils vous accompagnent dans toutes les démarches entreprises grâce et avec l’association.