Chapitre 121
Soleya

Cette histoire prend place dans un petit village du Soleya, un pays imaginaire où l’eau potable se fait très rare. En soi, un endroit bien différent de ce que vous connaissez sûrement actuellement.

Il est à peine cinq heures quand le soleil commence à pointer le bout de son nez sur le Soleya, un territoire où la chaleur règne en masse et où le sol est asséché. À travers l’étroite ouverture de votre logement, vous pouvez admirer un paysage magnifique, aux couleurs rougeâtres et flamboyantes. Ce petit pays n’est pas bien riche et une grande partie de la population ne dispose pas d’un accès à l’eau potable. Il n’est même pas encore l’heure de se réveiller pour la plupart des habitants, que vous entendez l’éternel chahut matinal du village ; c’est le roulement pour aller chercher de l’eau. Comme chaque matin, vos concitoyens s’organisent pour rapporter de l’eau et remplir les réserves depuis une source située à environ une trentaine de minutes de marche. Comme vous le savez, l’Humain a besoin d’eau pour vivre, de beaucoup d’eau, surtout en période de chaleur.

Vous faites aujourd’hui partie du tour et rejoignez l’expédition qui se met en marche. Le groupe se compose de six autres personnes, des femmes et des hommes d’âges différents, volontaires et courageux. Il n’est même pas encore six heures, que la température commence à grimper. À partir de sept heures, le thermomètre affichera plus de trente degrés. C’est pour éviter de devoir marcher sous la brûlure du soleil, pliant sous la charge de plusieurs litres d’eau, que cette expédition se fait si matinale. Sur le chemin, tout le monde admire le paysage qui fait la grande richesse du Soleya, peut-être une de ses seules richesses.

Après une demi-heure de marche, vous arrivez enfin à la source. Soudain, une femme la pointe du doigt et hurle : « Malheur ! La source s’est asséchée encore un peu plus ! » À ces mots, les visages révèlent la tristesse et la peur de tous. En effet, le niveau de l’eau est descendu de moitié, et cela en l’espace d’à peine un mois. Comment cela a-t-il pu arriver ? Malgré tout, le besoin primant sur toute chose, tout le monde reprend ses esprits et se met à remplir, sans perdre de temps, les jerricans et autres bidons. Le reste du village compte sur vous pour rapporter de l’eau. Et il ne faut pas trop tarder avant que la chaleur ne devienne insupportable. En vous approchant de l’eau, vous remarquez plusieurs tuyaux plutôt bien camouflés par un feuillage assez dense, qui s’échappent de la source et vont tous dans la même direction.  Quelqu’un d’autre serait-il en train d’utiliser la source ?

Vous décidez de suivre ces tuyaux et de voir où ils amènent, sans vraiment savoir jusqu’où ils vont :