À la sortie de l’embranchement, vous voilà dans une salle bondée, remplie de personnes en train de discuter. Vos vêtements pleins de poussière vous font honte, mais vous vous ressaisissez : ce n’est pas une honte de participer à cette expérience, et si la poussière en fait partie, tant mieux ! D’ailleurs, si vous êtes là c’est que vous avez bien répondu à la question précédente ! Les nombres et les informations se mélangent dans votre esprit… 32,97 millions d’habitants au Bénin, 227 millions d’enfants de moins de 5 ans en état de sous-nutrition dans le monde en 2019. Vous soufflez un coup pour essayer de vous remettre les idées au clair. Où êtes-vous déjà ? Ah oui, les personnes qui discutent ! D’ailleurs ces personnes, que font-elles ici, dans cette immense salle froide et mal éclairée ? Tout le monde semble s’intéresser à de grands tableaux exposés aux murs.
Oh non ça y est, vous avez l’impression d’être de retour quelques années en arrière, quand vos parents vous traînaient dans des expositions barbantes aux noms toujours plus inventifs, parce que « la culture c’est important ; tu me remercieras un jour ». Certes, aujourd’hui vous appréciez plus ce qui peut se dégager de certaines œuvres quand vous les admirez, mais bon, à l’époque c’était plus ennuyeux qu’autre chose !
Vous vous approchez des tableaux en tentant de vous faufiler discrètement entre les gens. D’une façon assez surprenante, il semblerait que les personnes ne vous remarquent pas, ce qui vous convient bien. Vous en avez assez des interactions, peu importe qui vous parle.
Toutes les œuvres sont agencées de la même manière : un fond noir aux reflets bleutés, puis un fin liseré argenté au centre, encadrant une fine écriture manuscrite argentée elle aussi, ressortant sur l’obscurité du tableau. Vous vous arrêtez un instant, vous intéressant aux reflets de la lumière jouant sur l’œuvre. Vous approchant plus encore, vous commencez à déchiffrer l’écriture.
Une personne diabétique sur deux n’est pas diagnostiquée.
La trace d’une main emplie de peinture bleue souligne le message. Suivant le mur, vous déchiffrez chacune des œuvres que vous croisez.
463 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’un diabète.
En France, 3,3 millions de personnes sont diabétiques.
Il existe deux types de diabètes : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.
Plus d’un million d’enfants de moins de 15 ans sont atteints d’un diabète de type 1.
Les chiffres vous impressionnent : qui aurait cru que tant de monde était atteint par cette maladie ? Vous pensiez que c’était une maladie isolée, assez rare, atteignant les personnes consommant vraiment beaucoup de sucre. Un dernier tableau vient clôturer la série d’œuvres.
« Le diabète est une maladie chronique causée par l’incapacité du corps à produire de l’insuline, ou à l’utiliser de manière efficace. L’insuline est une hormone qui permet au glucose d’entrer dans les cellules, et ainsi de produire de l’énergie. Il existe deux types de diabète :
– Le diabète de type 1 se développe le plus souvent chez les enfants et les jeunes. Il est lié à l’absence ou à la trop faible production d’insuline par le corps.
– Le diabète de type 2 est dû à l’absence de réponse du corps à l’insuline.
Dans l’absolu, le diabète possède des répercussions multiples : au niveau de la vue, des vaisseaux, des nerfs (le sucre à trop forte dose les endommageant). Il existe cependant plusieurs traitements, mais pour cela il est important de se faire diagnostiquer. Il est aussi possible de prendre des mesures hygiéno-diététiques afin d’éviter le développement de la pathologie, même si celle-ci est due à plusieurs facteurs. »
Faisant un dernier tour de la salle, vous tentez d’y trouver une issue. Mais ni portes ni fenêtres ne sont présentes. Cependant, un des tableaux attire votre attention. Vous n’y aviez pas fait attention, mais un cadenas est attaché sur un de ses côtés. Un petit parchemin est enroulé sous l’œuvre. Vous vous en saisissez. La même écriture fine parcourt le document, que vous déchiffrez.
Concernant la prévalence (nombre de personnes atteintes) du diabète dans le monde :
2468. Les États-Uniens consomment beaucoup de produits dits de « malbouffe », la prévalence est ainsi très élevée dans ce pays.
1357. L’accès à la santé et le diagnostic du diabète étant faibles, la prévalence du diabète y est la plus élevée du monde.
Vous voulez bien faire votre choix, mais il n’y a toujours pas de sortie ! Tournant le cadenas dans tous les sens, vous remarquez qu’il est à code. Évidemment ! Vous savez quoi faire maintenant !