Chapitre 58

Le village a décidé d’attendre le retour de la pluie ; elle ne devrait plus trop se faire attendre désormais et tout le monde compte bien sur elle pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau.

Cela fait déjà plus de deux mois qu’il n’a pas plu. Vous avez en tête l’article lu pas plus tard que la veille qui révèle que la corne de l’Afrique n’a reçu quasiment aucune goutte de pluie depuis 18 mois. On a beau implorer, supplier Dieu de donner la pluie, rien n’y fait, pas une seule goutte d’eau ne daigne tomber. Le sol est desséché, craquelé, stérile. Les animaux sont à l’agonie. Partout on retrouve les corps de ces pauvres bêtes mortes de soif, mais aussi de faim. Car le manque d’eau crée aussi des problèmes d’accès à la nourriture puisque la végétation assoiffée se meurt. La situation devient extrêmement préoccupante, la source continue de s’assécher à vitesse grand V. Le choix d’attendre la pluie était-il le bon pour ce village ?

Quatre mois plus tard, alors qu’aucune once d’eau n’est tombée du ciel, les prières semblent avoir été entendues. Soudain, au cœur d’une nuit, le cri d’une villageoise traverse le village :

“IL PLEUT !”, hurle-t-elle toute à sa joie.

Réveillés par le bruit, tous les habitants sortent de leur sommeil et c’est une danse du bonheur qui s’improvise. Des chants, des rires, les cœurs se remplissent enfin d’espoir. Mais la joie se fait de courte durée. Au petit matin, la fête est déjà finie.

«  Mes amis, il faut se rendre à l’évidence. Cette pluie aura au mieux fait gagner quelques centimètres d’eau à la source. Nous ne pouvons compter sur elle, affirme le chef du village.

– Il a parfaitement raison, enchaîne une villageoise. La prochaine ne surviendra peut-être que dans six mois, voire plus. Ça ne suffira pas !

– C’est vrai. Nous pouvons très bien connaître le sort de l’Éthiopie.

– Toi, là ! s’exclame un villageois en vous apostrophant. Tu as dit que tu avais vu des tuyaux partir de la source. Tu ne veux pas aller voir ce qu’il en est ? »

Vous partez à la poursuite des tuyaux qui vous amènent au Paradisio, un nouveau camp de vacances à l’allure paradisiaque pour touristes aisés, c’est là-bas que l’eau coule à flots