Chapitre 17

Va pour l’aide du vendeur qui semble s’être donné pour mission d’être aux petits soins pour vous. Vous désignez la chemise qui vous plaît d’un geste assuré. D’un mouvement souple, il l’attrape tout en haut d’une étagère qui vous était inaccessible et vous la tend en affichant à nouveau son plus grand sourire.

Finalement, ce n’était pas si terrible d’accepter l’aide d’autrui. Savoir se faire aider et reconnaître ses limites sont des atouts de qualité. Par ailleurs, vous songez que le vendeur serait venu en aide à n’importe quelle personne en ayant eu besoin, qu’elle soit ou non en situation de handicap. Cette conclusion cependant ne change pas grand-chose à votre pudeur et vous prenez la décision de ne pas essayer la chemise sur place. Pour tout dire, vous ne vous sentez pas la force de vous déplacer jusqu’à une cabine d’essayage. Vous ferez cela chez vous et la rapporterez pour l’échanger si nécessaire.

En remerciant une dernière fois le vendeur qui a été un véritable rayon de soleil dans cette si mauvaise journée, vous quittez la boutique et prenez le chemin de votre appartement. Vous avez l’impression de ne plus avoir de force. Chaque acte anodin demande une organisation, une minutie et une patience infinies. Fort heureusement, vous n’habitez qu’à quelques rues et allez pouvoir très bientôt vous reposer.