Ah ce Paradisio… Symbole des inégalités dans ce monde
, un gaspillage impressionnant des belles ressources de notre planète au profit d’une riche clientèle. Il est temps d’en apprendre plus sur ce fameux camp de vacances ‘dont tout le monde rêve’. À l’accueil du domaine, vous trouvez des brochures de présentation, où l’on peut lire : “Le Paradisio a été construit en 2022 à l’ini
tiative de l’investisseur américain Dylan Douglas. Envie d’aventure ? N’hésitez plus et rendez-vous dans notre domaine au cœur du … ” C’est au milieu de votre lecture que vous entendez soudain :
– Monsieur Douglas, j’ai besoin de votre signature sur ce document.
– Oui, bien sûr, sans problème !
C’est donc lui, cet homme fringant, à l’allure nonchalante. C’est en quelque sorte lui qui a décidé d’amener le luxe au cœur de la pauvreté, sans s’inquiéter des maigres ressources du territoire. C’est donc lui le responsable du détournement de la source, ignorant totalement les besoins locaux, exigeant pour son projet sans la moindre notion de solidarité. L’occasion est trop belle d’éclairer sa lanterne ; vous décidez de le suivre. Après quelques minutes de marche, il fait volte-face :
– Bonjour, il y a un problème ? J’ai comme la légère impression que vous me suivez.
Le message très direct vous prend par surprise ; il vous reste à improviser rapidement.
– Euh… Oui, bonjour, je travaille pour le Soleya Mag. J’aimerais parler avec vous de ce nouveau et magnifique endroit si vous avez cinq minutes à m’accorder ?
– Le Soleya Mag ? Jamais entendu parler… C’est nouveau ?
– Oui, tout à fait, un tout nouveau magazine !
– Bon, j’ai vingt minutes à vous accorder avant mon prochain rendez-vous. Ça vous dérange si on fait cet interview en marchant ? J’aime bien avoir l’œil sur mon parc.
– Non, non, pas de soucis ! Que diriez-vous de l’impact écologique de votre parc ?
– Ah oui, directement vers l’écologie … Je vois. Je ne pense pas que le Paradisio ait un si gros impact que ça. Nous n’utilisons pas d’énergie fossile, c’est déjà un très gros point, répond Dylan Douglas avec le sourire.
– Et c’est tout à votre honneur. Mais vis-à-vis de la consommation en eau ? Ne pensez-vous pas faire un peu de gaspillage dans un pays où l’accès à l’eau n’est pas toujours facile ?
– Eh bien, je ne sais pas en quoi ? Devrions-nous arrêter de boire aussi ? s’exclama-t-il, sarcastique.
– Il semblerait que pour alimenter toutes vos fontaines, arroser tous vos beaux gazons, remplir continuellement vos piscines, vous utilisez une source d’eau naturelle. N’en avez-vous pas remarqué l’assèchement ?
– Un assèchement ? Vous n’exagérez pas un peu là ?
– Je me permets aussi d’ajouter que cette réser
ve d’eau est indispensable aux populations locales. De l’eau pour simplement s’hydrater. Je vous retourne la question : doivent-ils, eux, arrêter de boire ?
– Vous fabulez ! Notre consommation en eau n’est pas
si importante que ça…
– Je vous propose de nous rendre à la source en question, nous pourrons ainsi voir s’il n’est question que de fabulation.
– Soit, allons-y.
En compagnie du directeur du parc, à bord d’une voiturette de golf électrique, vous vous dirigez vers la source d’eau. Une fois sur place, vous montrez à monsieur Douglas la réalité de l’impact du Paradisio. Effaré, il s’exclame :
– Je ne m’attendais pas à ce que notre parc puisse autant épuiser cette ressource.
– Pour les habitants de cette région du Soleya, ce n’est pas simplement de l’eau, c’est de l’or bleu. Cela représente la richesse la plus importante !