Je me présente devant la salle de cours 100, dans un petit couloir sombre. Le stress montait et je contemplais cette porte décolorée par l’usure du temps et les farces de certains camarades. La réalité, c’est que cette substance fait beaucoup de bien et change les idées. Je me persuade qu’avec la prise de drogue je réussirai ce contrôle. Désinhibition et boost de mes capacités, voilà ce qu’il me fallait. Mais je décide de renoncer, de ne pas plonger, d’assumer.
Quelques jours plus tard, le stress est à son comble. À ma table, dans la rangée centrale de la classe, j’attendais ma note avec appréhension. La prof est arrivée une pile de feuilles en main, elle m’a tendu ma copie que j’ai aussitôt posée à l’envers sur mon bureau. J’hésitais trop à la retourner.
J’ai fini par poser ma main toute tremblante sur mon devoir. J’ai commencé à me dire que j’aurais dû me laisser emporter par cette envie de prendre de la drogue… Pourquoi ne pas l’avoir fait ? Pourquoi n’en avoir pas pris ? J’aurais pu, j’aurais même dû. D’une main toujours tremblante, j’ai retourné ma feuille, mais je n’osais toujours pas regarder la note. Elle était forcément catastrophique. Après plusieurs secondes d’hésitation, j’ai quand même levé le regard sur le haut de la page et j’ai lu les chiffres inscrits en rouge : 0,25/20. Je n’ai même pas décroché UN point !
Les images des larges mains de mon père, son ceinturon, la bouche tordue d’insultes de ma mère, tout ça m’est venu d’un seul coup comme un gifle.
L’envie de vomir ne m’a passée qu’avec une ligne de coke. J’le jure, je ne le voulais pas. Je voulais juste pouvoir affronter ma sale vie.